Le Vivre-ensemble : une réponse sociétale à la crise

Un français sur deux se sent aujourd’hui menacé par un risque d’exclusion. Ce sentiment, réel ou non, reflète le désarroi de notre société, confrontée à une crise profonde, polymorphe (économique, sociale, écologique…) et qui se traduit non seulement par une plus grande précarité économique mais également relationnelle et identitaire.

• La précarité économique s’est étendue avec l’apparition d’un chômage structurel et la précarisation de l’emploi (temps partiels, contrats à durée déterminée…). En dix ans, les bénéficiaires des minimas sociaux ont doublé et les deux tiers des personnes sollicitant aujourd’hui les services sociaux des Conseils généraux ne sont pas des « habitués » de l’accompagnement social. Or le travail n’est pas seulement une source de revenu, il reste encore l’espace privilégié de construction de la sociabilité et de reconnaissance sociale, d’où l’apparition d’une crise de confiance, en particulier chez les classes moyennes.

enfantsgrandsparents • Des phénomènes d’isolement et de repli sur soi, nés de l’évolution individualiste et consumériste de notre société, viennent s’ajouter à la précarité économique, constituant une véritable précarité relationnelle. Cette précarité trouve également ses origines dans les transformations de la cellule familiale (rupture de couples, dispersion géographique…), ou dans la régression des solidarités de voisinage : ce n’est plus la proximité qui fait le lien mais l’origine, qu’elle soit sociale, ethnique ou générationnelle, avec les risques de communautarisme que cela engendre. Cette précarité relationnelle augmente le risque d’exclusion à tous les âges de la vie.

Cela concerne les plus jeunes, avec une progression du nombre d’enfants en danger qui résulte principalement de l’isolement social des familles, mais aussi les aînés qui désespèrent de ne plus avoir de reconaissance sociale, alors que dans une société soucieuse de dynamiser la vie relationnelle, leur expérience et leur disponibilité pourraient constituer des atouts considérables.

parrrainageinterageEnfin, la précarité des liens, s’ajoutant à celle des emplois, favorise le développement d’une crise identitaire qui constitue une menace grave pour la cohésion nationale, crise largement induite par l’affaiblissement de tous les repères et le rejet de la diversité.

C’est pourquoi, en particulier dans un contexte institutionnel et financier difficile, la lutte contre l’exclusion sociale ne peut plus se limiter à la seule assistance de publics spécifiques, ni même à l’extension des droits sociaux. C’est l’ensemble des acteurs locaux et des politiques de proximité qu’il faut mobiliser autour de l’objectif de renforcement du lien social.

Partant de ces constats, et de la conviction que les Maires sont un des acteurs les plus pertinents pour encourager et développer le lien social sur le territoire, l’ODAS, en collaboration avec l’AMF, a souhaité initier un vaste mouvement afin de les encourager à promouvoir une citoyenneté et une solidarité plus active au sein de l’ensemble de leurs politiques municipales.

Les Ateliers nationaux du Vivre-Ensemble sont donc la concrétisation de cette volonté d’impulser une dynamique nouvelle en créant une démarche de réflexion et d’expérimentation autour de la notion de Vivre-Ensemble, en fédérant davantage les acteurs locaux et en favorisant l’engagement citoyen.

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